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Les 14 polices standard du format PDF

Qu’est-ce que les “14 polices standard” du format PDF ?

 

• Description
• Historique
• Aujourd’hui
• Conséquences
• À savoir

 

Les 14 polices standard ou Standard 14 Fonts est un ensemble de polices de caractère qui couvre tous les besoins de base en écriture. Il est également connu sous les noms de Base 14 Fonts, Standard Type 1 Fonts ou Standard Fonts.
Dans les spécifications de la norme ISO 32000-1:2008, alias PDF 1.7, cet ensemble de polices de caractère est désigné par le terme Standard 14 Fonts. C’est donc ce terme qui est utilisé ci-après, en français.

 

Description

Il y a treize polices de caractère et une police de signe :

Courier, Courier Bold, Courier Oblique, Courier Bold-Oblique
Helvetica, Helvetica Bold, Helvetica Oblique, Helvetica Bold-Oblique
Times Roman, Times Bold, Times Italic, Times Bold-Italic
Symbol
Zapf Dingbats ou Adobe Pi

 

Courier est une police de caractère à chasse fixe, le “i” est aussi large que le “m”, le “1” est aussi large que le “8”. Idéale pour les tableaux de chiffres ou la programmation.

police Courier

 

Helvetica est une police de caractère sans empattement (sans serif), classiquement plutôt destinée à la titraille et à la lecture sur écran.

police Helvetica

 

Times est une police de caractère avec empattement (serif), classiquement plutôt utilisée dans les paragraphes de texte.

police Times

 

Symbol contient les caractères grecs et les symboles mathématiques, entre autres.

police Symbol

 

Zapf Dingbats contient des puces, des croix, des cercles, des carrés, des flèches et bien d’autres signes. Dans les logiciels Adobe, la police Adobe Pi a remplacé la Zapt Dingbats depuis de la sortie du format PDF 1.5 en juin 2003, mais il n’y a que le nom qui change.

police Zapf Dingbats

Historique

Au début des années 1990, la gestion du poids des fichiers était un vrai casse-tête car la capacité des supports était très limitée et les temps de transfert ou de copie étaient très long. Un disque dur de 160 Mo* avait une capacité énorme, écrire ou lire 1 Mo sur une disquette pouvait prendre plusieurs minutes et ne parlons pas de la vitesse des réseaux !*

À l’époque, comme encore aujourd’hui, on ne pouvait pas prévoir quelles polices de caractère seraient installés ou non sur l’ordinateur de l’utilisateur final du document PDF.
Pour obtenir un format de document vraiment universel il fallait donc pouvoir incorporer les polices de caractère utilisées par le document dans le document lui-même.
L’inconvénient majeur c’est qu’incorporer des polices de caractère dans un document ça augmente d’autant le poids dudit document, même si elles sont compressées.

Pour un livre, une affiche, une publicité, etc. le choix et le bon rendu des polices de caractère utilisées est primordial, il est donc nécessaire de les incorporer pour préserver l’intégrité visuelle du document. Mais pour le commun des documents, bureautiques pour la plupart, échangés quotidiennement ça n’en a pas vraiment car c’est la lisibilité et la transmission du contenu qui prime.

D’où l’idée d’un ensemble de polices qui serait dit “standard”, qui couvrirait l’ensemble des besoins en écriture et qui serait incorporé non pas dans les documents PDF mais dans les logiciels Acrobat Reader et Acrobat Exchange** eux-mêmes. Ce qui permet d’éviter l’incorporation de plusieurs polices de caractère dans chaque document PDF, et donc d’éviter qu’elles se retrouvent potentiellement stockées autant de fois qu’il y a de documents sur chaque ordinateur.

Ce principe a prévalu jusqu’à la sortie du format PDF 1.3 et d’Acrobat 4 en avril 1999, l’augmentation de la capacité des ordinateurs mais surtout la multiplication du nombre de version de chaque police de caractère a rendu ce principe de plus en plus obsolète. Il fallait aussi calmer les angoisses et les sueurs froides des opérateurs prépresse, car c’est cette version qui a marqué l’entrée du format PDF dans leurs processus de travail.

Depuis ce temps tous les documents PDF en version 1.3 ou ultérieure incorporent les polices de caractère utilisées dans la couche graphique du document, en jeu partiel*** le plus souvent. Cependant, pour des raisons de rétro-compatibilité aujourd’hui les logiciels modernes contiennent toujours les 14 polices standard.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car fin 1996 la sortie du format PDF en version 1.2 avait apporté une nouveauté majeure, contenue dans une nouvelle “couche” du format PDF : AcroForms, celle qui contient les champs de formulaire

 

Aujourd’hui

• Depuis cette année là, le principe d’utiliser les 14 polices standard incorporées dans les logiciels lecteurs de fichiers PDF a repris du service à plein dans les formulaires PDF car il y est encore plus crucial.

En effet, pour que l’utilisateur final d’un formulaire puisse entrer du texte et des chiffres dans un champ de saisie il faut que tous les caractères soient disponibles, dans l’ordinateur ou dans le document lui-même.

Sachant que les polices de type T1 et T2 contiennent au plus 256 caractères et que les polices OpenType modernes peuvent en contenir plus de 65000 et peser plusieurs Mo chacune, on mesure mieux l’enjeu de leur incorporation ou non. D’autant que l’aspect (la police) d’un texte saisi dans un formulaire est rarement primordial.

 

• Aujourd’hui la définition des 14 polices standard est plus large et fonctionne sur le même principe qu’en HTML, par exemple si (par extraordinaire) la police Courier n’était pas disponible elle serait remplacée par la police monospace par défaut de l’ordinateur.
Courier : monospace
Helvetica : sans serif
Times : serif
Symbol : symbol
Zapf Dingbats : fantasy

 

Conséquences

Un formulaire PDF dont les champs n’utilisent que les 14 polices standard n’incorpore aucune de ces polices, ce qui allège d’autant le poids du fichier.
Dans le document fourni ci-dessous utilisez le menu déroulant pour changer la police utilisée par le champ de texte et enregistrez-sous : le poids du fichier ne changera pas, ou si peu.

– Un champ de formulaire PDF qui utilise une police de caractère non standard provoque son incorporation en jeu complet dans le formulaire, ce qui augmente d’autant le poids du fichier.
Ça vaut aussi bien au moment de la création du formulaire que pendant son utilisation, puisqu’on peut autoriser l’utilisateur final à choisir une police de caractère en activant l’option Autoriser le format RTF dans les Propriétés d’un champ de type texte.
Dans le deuxième document fourni ci-dessous utilisez le panneau des Propriétés du texte pour changer la police du texte et enregistrez-sous : le poids du fichier va quadrupler, quintupler, décupler…

 

À savoir

Dans le format PDF les polices utilisées et incorporées dans la couche graphique (layout) ne peuvent pas être utilisées par les champs de formulaire, et vice-versa. La couche graphique et la couche AcroForms gèrent leurs polices indépendamment et séparément, ce qui provoque donc parfois des incorporations redondantes mais nécessaires.

Par exemple, un formulaire qui pour correspondre à la charte graphique en vigueur utilise la police CorporateLight dans la couche graphique et dans les champs de formulaire contiendra :
– dans la couche graphique : la police CorporateLight compressée et en jeu partiel (seulement les caractères utilisés);
– dans la couche AcroForms : la police CorporateLight en jeu complet (pour être éditable).

Les deux versions cette même police sont stockées, gérées et rendues séparément.

 

Télécharger les documents d’exemple

 

* Non, ce n’est pas une erreur ! En France les Minitel trônaient à coté des plus puissants ordinateurs.
** Acrobat Exchange c’est l’ancien nom d’Acrobat Pro.
*** Jeu partiel : pour chaque police, seuls les caractères utilisés dans le document sont incorporés. Par opposition au “jeu complet”.

 

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